Détournons le chaos ambiant
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peinture acrylique sur toile
(60x80cm)
Vision extatique
Aquarelle
(40x30 cm)
L'arracheur d'être
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Peinture acrylique sur toile
70x90 cm
Ô puissance d'exister,
Notre part d'être primera sur le paraître
pour Être cette fleur subversive qui
n'a rien a faire de l'Avoir.
Elle est née pour
Briser ses conventions qui bétonnent d'illusions la conscience collective,
pour
Briller d'un jaune éclatant et éblouir les subterfuges
qui nous font passer
pour
de mauvaises herbes.
Laissez donc exister cette vertueuse plante qui germe en chacun d'entre vous.
Submergée Étouffée Encerclée
La nature reprendra ses droits
Et renaîtra du chaos.
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Ni petites ni grandes sont les dominations.
Ni petits ni grands sont les déracinements.
Seule la taille de la main du dominant varie.
Il y a la main du professeur qui pointe du doigt la porte de la classe lorsque l’élève plein de vie
parle trop, bavarde trop comme il dise pour supposer la futilité des propos tenus. Déresponsabilisé de sa
quête de savoir, ces bavardages ont raison d’être tant on lui ordonne à longueur de temps de se taire et
d’écouter ceux qui savent mieux que lui.
Il y a la main rigide du père qui gifle la douce joue de l’enfant qui a osé répondre à sa question.
Cette gifle est la sanction claquant la mauvaise réponse dite droits dans les yeux. La réponse convenable
était de rester silencieux et de baisser le regard. La dominateur fait payer double la résistance qu’il définit
d’insolence.
Il y a la main de l’homme qui, dans la rue, tient avec fermeté la nuque de sa compagne comme
on tient une laisse. Ou bien un gouvernail qui, par la pression de ses doigts, dirige les pas de cette femme
amoureuse. Elle reste car elle oublie vite les coups de bâton entre deux caresses.
Il y a la main invisible du capitalisme qui appuie sur les têtes des pions de son jeux d’échec fait
de castes qui classent pour mieux rester en place, et qui saisissent ceux qui échouent ou veulent se barrer
de l’échiquier.
Il y a les mains qui jugent l’autre avant de le connaître. Plus l’ignorance est grande plus les
gestes s’agitent d’agacement, car ces mains appartiennent à celui qui sait mieux que cet étranger s’il était
en danger dans son pays. Cette même main zappe entre programmes du « grand méchant monde » et pubs
divertissantes.
Il y les mains qui bâillonnent et torturent les opposants politiques dont les valeurs, la sexualité ou
bien les actions de liberté ne plaisent pas aux dictatures qui sévissent en Malaisie, Russie, Corée du Nord,
Iran, Congo... tant de pays. Tant et si bien que ma main n’aurait pas assez de sang pour l’irriguer afin
d’en faire une liste exhaustive.
Il y a les mains de certains signataires recouvertes de sang qu’ils tentent de cacher derrière des
gants immaculés pour ne pas tâcher le contrat qui vaut des millions. Mais pourtant, au bout d’un moment,
tout ce sang traverse quand même le tissus blanc que les consommateurs finissent par le voir. Mais il est
trop tard, car ils ont assez d’argent pour acheter de nouvelles main-d’oeuvre plus maniables et pour
continuer de convaincre les masses que c’est juste du jus de tomate.
Il y a la main aux ongles longs et noir qui coupe les cuticules des autres jusqu’à la chaire sous
prétexte que c’est sale. Quand on a des mains de puissant, on peut soumettre l’obligation d’obéir à des
règles qu’on contourne soi-même.
Il y a la main de la charia qui coupe d’autres mains, même celles qui volent pour survivre.
Il y a les petites mains du petit chef, l’avant dernier maillon de la longue chaîne hiérarchique, qui
harcèle le dernier pour se sentir plus grand.
Il y a la main qui bouscule dix fois par jour le camarade de classe le mieux notés car c’est parfois
la seule emprise possible sur ce système éducatif compétitif et injuste.
Il y a les mains qui tiennent la matraque et qui tapent les gens qui se réunissent dans la rue pour
clamer l’injustice et qui ne partent pas lors de la première sommation. Oui, il y a des mains qui ne font
que leur travail.
Il y a la main du soldat russe dont le doigt appuie sur le bouton A relié au largage des bombes de
son avion. Une bombe est lâchée sur un point X donné sur la carte de Syrie, ordonné par une plus grande
main qui tient un micro et une plus grande bouche disant d’appuyer sur A pour détruire l’ennemi. A
posteriori, ce point X était seulement un hôpital civil de fortune. Le soldat n’en saura rien et ses mains
continueront à appuyer sur des boutons meurtriers.
Il y a les mains robotisées qui arrachent les pissenlits à la chaîne, pour que d’autre, sous prétexte
que leurs mains d’humains rapporte moins, les mangeront par la racine.
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Bref il n’y a que des mains plus ou moins grandes qui arrachent l’Être, ce pissenlit, petit soleil de
fleur que nous avons tous dans la tête et qui prend racine dans notre cœur. Il pousse et résiste en se
faufilant entre les failles du béton des conventions. Nous vivons un monde de domination où notre
puissance d’exister est considérée comme une mauvaise herbe à éradiquer. Plus les mains sont grandes
pluselles sont capables d’enlever la racine du pissenlit rapidement. Mais les petites mains peuvent aussi
bien arriver au même résultat par la répétition et le rapprochement des accoues sur la tige. Souvent, on
peut remarquer que les déracineurs ont eux même subit auparavant ce même genre de déracinement de
conscience.
Pour ceux dont la fleur est plus ou moins préservée, différentes postures sont possibles face au
déracinement. Ignorant, ils capitulent pour rentrer dans la norme des crânes lisses et brillants, afin
d’établir à leur tour une domination. Pétrifiés, il se terrent dans des pratiques illusoires, addictives et
autodestructrices jusqu’à ce que leur fleurs fanent d’elles même. Souvent ils boivent du désherbant,
drogue légalisée par ceux qui n’auront jamais assez de mains pour tout arracher. Révoltés, ils tentent
d’empêcher les déracineurs d’opérer par toutes sortes de moyens, des plus dérisoires aux plus pertinents.
Avec tout autant de créativité que ces derniers, ils y a ceux qui souffle sur le fruit du pissenlit pour
refertiliser les crânes lisses, ils sèment des graines sans trop savoir si elles vont prendre mais il persévère
et ne se résigne pas. Dans tous les cas, la première étape est de cultiver sa propre fleur et de prendre soin
de celles des autres.